SURFIN' MATADORS
Garage & Sixties Beat (Lyon)

Ils auront été ma révélation du Christmas Blast Festival en 2003, et je salive d'avance pour tous les festivaliers à l'idée de les voir briller sous la bonne étoile du Cosmic Paradise.

Rock'n'roll carnassier et poussiéreux, le répertoire des Surfin Matadors est d'un groove contagieux, mariage malicieux d'un garage sixties et d'un punk rock 77 paramétré avec assurance et précision.

Dynamité par un clavier omniprésent, leur garage survitaminé est un magma en fusion d'une énergie dévastatrice.

Il fallait bien cela pour ouvrir le bal et élever d'entrée le niveau de cette neuvième édition. Vous serez prévenus : la cuvée 2005 est exceptionnelle.

ANTENA TRES
Bordeaux (Surf & Spy Music)

Ovni musical comme la scène bordelaise sait encore en produire, c'est au croisement d'un surf hypnotique et de la BO obscure d'un vieux polar italien, que ANTENA TRES étale ses tripes sans pudeur ni bavardage excessif.

Sous les coups de boutoir de cette bande de zombies touchés par la grâce, jamais le surf n'aura été aussi massif.

The GOOD TIME CHARLIES
UK (Heavy Rock'n'Roll)

Nés après que les Green Hornets (invités de Cosmic Trip 3 en 1999) aient tiré leur révérence, les Good Time Charlies s'imposent aujourd'hui par un sens solide de la mélodie, confirmant leur amour de la chose rock par un son copieusement électrifié.

Avec les Ramones dans la main droite et les Stones dans la gauche, ils ont déjà accouché en moins de cinq ans de trois albums d'un rock'n'roll fiévreux nourri de mécanique heavy, de guitares pachydermiques et de choeurs généreux. A tel point qu'on les voit   bien s'offrir un succès international

Une explosion scénique dans un volcan de décibels : le choc sonore de cette neuvième édition!

The FINGERTIPS
Tours (Punk'n'Roll)

C'est sur les cendres encore fumantes des agités des Young Punks, que les FINGERTIPS voient le jour début 2004. Mais qu'on ne s'y méprenne pas : leur jeunesse n'a rien de maladroite. Comme s'il suffisait de soulever le couvercle pour se servir, c'est avec une facilité insolente doublée d'une rock attitude outrancière qu'ils mitraillent de pures ogives estampillées 77 d'une modernité déconcertante.

Batterie épileptique, basse locomotive, riffs de guitare fumant et excès vocaux haut perchés : il n'y a pas d'artifice avec ces mecs là, mais la simple magie d'un Punk Rock'n'Roll à la brutalité authentique, élégante et racée, foutrement bien léchée.

The DEFECTORS
Garage Sixties (Dannemark)

La scène musicale garage actuelle ne serait sans doute pas aussi excitante s'il n'y avait des groupes comme les Defectors. Et une fois encore, c'est le nord qui donne le la. Guitares fuzzy, farfisa orgasmique, beats frénétiques et ambiances fournies : le résultat est d'une autre époque, rempli des hymnes sexy d'un rock'n'roll garage suintant et dégoulinant de cambouis. Pourtant évident dans les références, parce qu'il sait évoquer sans imiter, le voyage dans le temps des formidables Defectors ne fait jamais dans la nécrologie, évitant habilement les écueils d'un simple produit réchauffé. La grande classe. Avec eux, c'est le mauvais goût qu'on assassine. Une bonne ablution à l'eau de feu avant d'aller danser.

SHEETAH & The WEISSMULLER
Twist 'n' Yéyé (Lille)

En chefs d'orchestre tous désignés d'un apérock devenu un incontournable du week end, les Lillois de Sheetah & Weissmuller n'auront pas à forcer leur talent pour transformer le Bongo en « boîte de jour » et rallumer la chaudière.

Festifs à souhait, d'un kitsch au mauvais goût raffiné, les Sheetah & Weissmuller ressuscitent avec humour la vague française sixties en costume d'époque.

Attachants et délicieusement déjantés, c'est à grand renfort d'auto dérision qu'ils déversent leurs perles twist, yéyé et jerk des plus remuantes.

Imprévisibles, indomptables et redoutables, ils seront les seuls maîtres à bord.

Alors préparez vous au meilleur du pire, et allez cirer vos chaussures de danse avant d'aller recommander une tournée. Ça va saigner.

MOJOMATICS
Wild & Roots RNR (Italie)

Révélé à mes oreilles un soir de Beat Festival, le duo guitare/batterie des Mojomatics a su en moins de deux morceaux poser le doigt là où ça fait du bien.

Sans caprices ni exubérance, sans mensonges ni camouflages sonores, c'est la simplicité et l'urgence qui priment chez ces italiens : son âpre et rugueux, science du riff et énergie primitive. Rien de plus que l'essentiel.

JELLYFUZZ
Brest (Garage Sixties)

Rencontre improbable entre le Swingin London et la Californie des garages, JellyFuzz est la bonne surprise française du moment. A vrai dire même, certainement la démo la plus lumineuse qui ait été offerte à mes oreilles depuis quelques mois.

Manipulateurs d'influences toujours fidèles à leurs obsessions, c'est en surclassant l'exercice de style nostalgique que les JellyFuzz mettent avec bonheur de la couleur et de l'esthétisme dans la garde robe d'une vague garage sixties trop souvent en mal d'inspiration.

Avec un « répertoire maison » soigné et abondant qui n'a rien à envier à leurs illustres modèles, les JellyFuzz démontrent une fois encore que le talent n'est pas proportionnel au nombre de printemps. Ils frappent fort et impressionnent : a voir.

The JESSICA FLETCHERS
Norvège (Sixties Pop'n'Roll)

Invités surprenants de cette neuvième édition, tout droit sortis d'une marmite scandinave qui ne cesse de bouillonner de talents, The Jessica Fletchers devraient créer plus qu'une surprise : une sensation qui fera carrière. Retenez ça !.

Du nom de l'héroïne de la célèbre série, ils apportent une interprétation rafraîchissante du son sixties, drapant leur garage-pop colorée et turbulente d'un parfum psyché à l'arôme obsédant. Sitar, fuzz, farfisa ou trompette : une vraie pâtisserie sonore.

L'affaire Jessica Fletchers est un mélange hardi et joyeux de merseybeat gonflé au sèche-cheveux, et d'orchestrations façon coffrets Nuggets, solidement encré dans une généalogie de chahuteurs sixties comme les Kinks, les Beatles ou les Monks.

Un peu de confiserie pour les oreilles, ça ne peut pas faire de mal de temps en temps. Ne boudez surtout pas votre plaisir.

The SATELLITERS
Wild Sixties Beat (Allemagne)

Icône sixties par excellence, quand les Satelliters pointent leurs bobines, le spectre des Sonics et autres Kinks plane au dessus des planches.

En « garage-héros » jusqu'au-boutistes dans l'expression, ils font du noir et blanc un mode de vie, et donnent cette impression d'être nés trois décennies trop tard.

Rock'n'roll vintage piqué d'inventivité et cuirassé à l'épreuve du temps, le son poisseux des Satelliters est une prouesse « real sixties » de guitares fuzzy, clavier psyché et beats hystériques.

DOCTOR EXPLOSION
Garage Sixties (Espagne)

On ne présente plus les trois de Doctor Explosion, devenus des institutions en leur pays, et auteurs en 2001 de l'un des shows les plus cinématographiques de l'histoire du festival.

Comme s'il leur était mathématiquement impossible de faire autre chose que du grandiose, nos espagnols ont le sens du tube, plus que jamais prédisposés à sculpter la ritournelle imparable. Et ça fait quinze ans que ça dure !

Cette nouvelle formation démontre une fois encore sa formidable capacité à distiller avec puissance, magie et un sens démesuré de la fête, le meilleur de la vague garage et du sixties beat.

Le bon génie du rock'n'roll est passé les saluer un soir. Depuis, ils se tutoient.

Une jolie manière de voir la lumière sans nécessairement prier le seigneur. Le must.