MAJ : 5 septembre, 2005
Ploumilliau est pour Plou-Méliau et signifie paroisse de Méliau. Le saint de ce nom était le fils de Budic, roi de la Domnonée, laquelle comprenait les diocèses de Quimper, de Léon et de Tréguier. Après la mort de Théodoric, son frère aîné, Méliau monta sur le trône et se fit remarquer par sa piété et par sa grande douceur. Le plus jeune de ses frères, Rivod, dévoré d’ambition et jaloux comme Caïn, attira Méliau dans un piège et lui trancha la tête. Des miracles ayant attesté la sainteté de Méliau, il a été mis au nombre des martyrs.
 
 

Ploumilliau est une ancienne paroisse primitive qui, outre sa trève Keraudy (aujourd'hui en Ploumilliau), englobait autrefois les territoires de Trédrez et Locquémeau sa trève (aujourd'hui en Trédrez). Ploumilliau n'apparaît pas dans les documents officiels avant 1426. Pourtant Keraudy, sa trève, y figure dès le XIIème siècle.

On ne trouve, en effet, pas trace du nom de Ploumilliau dans les chartes de 1160 et 1182 énumérant les possessions des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et des Templiers. Ils étaient pourtant présents à Saint-Jean, à Keraudy (ou Keroudi), à Christ et au Mouster.

Keraudy est formé du breton "ker" (village) et du nom "Audy" (ou Ody) attesté dès le XVIème siècle. Le premier curé de Keraudy aurait été nommé dès 1541. Kéraudy est une dépendance de la commanderie de Pont-Melvez. On y trouve plusieurs lieux-dit tels que Le Clandy (la maladrerie), le Mouster (le monastère), Mouster-ar-Chapel (le monastère de la chapelle). Devenu église tréviale en 1653, Keraudy fut érigé en paroisse par décret du 25 février 1851.

Le 18 octobre 1597, le capitaine La Fontenelle vint de Douarnenez au bourg de Ploumilliau, avec 300 cavaliers, et y attaqua une troupe royaliste de 150 hommes de pied, commandé par Villechapin (ou Ville-Chuppin), qui fut tué dans le combat.

L'ancienne paroisse de Ploumilliau dépendait du diocèse de Tréguier, de la subdélégation et du ressort de Morlaix.

On rencontre les appellations suivantes : eccl. de Ploemyliau (fin XIVème siècle), Ploumilliau (en 1426), Ploemiliau (en 1481).

Note 1 : les armoiries de Ploumilliau sont d'argent à un léopart de sable accompagné en chef de trois coquilles du même. Ce sont les armes de Lanascol, adoptée par Ploumilliau avec l'autorisation de la famille Quemper de Lanascol. Ploumilliau pouvait s’enorgueillir de présenter deux églises et six chapelles. S’y ajoutaient les 24 calvaires. Keraudy, qui était sous l'Ancien Régime, une paroisse succursale de celle de Ploumilliau dès 1681, fut attachée à la commune de Ploumilliau avant le 16 février 1791.

Note 2 : la commune de Ploumilliau est formée des villages : Trivinic, Prat-en-Veil, Keralary, Kernevez, Guerguilleguen, Keranbellec, Trézaou, Kerambat, Lisse, Kercanay, Kerifin, Henveur, Guerguiomar, Kerezout, Hentglas, Keranglas, Quinquis, le Mouster, Lavouenan, Kerdual, Tréman, Kervren, La Garenne, le Peulven, Poulherre, Ogès, Kerduraison, Kertanguy, Meintoul, Keransaudy, le Gouelliou, etc....

Extrait du site : Infobretagne.com

L’EGLISE

Il n’est vrai qu’en partie que l’église paroissiale de Ploumilliau a été construite au début du XVIème siècle (vers 1500) par l’atelier Beaumanoir de Morlaix. En fait, le premier édifice dédié au culte fut construit très tôt, sans doute juste après la fondation du « Plou ». Cet édifice fut restauré, une première fois, connue, dès le début du VIIIème siècle. Il bénéficie d’une nouvelle restructuration vers le XIème ou le XIIème siècle. Beaumanoir construisit l’église au début du XVIème siècle, en gardant de l’ancienne ce qui pouvait l’être. Cette église, très endommagée au moment des guerres de la Ligue en 1590, fut restaurée sous la direction de l’architecte Lahaye et le Maître-peintre Jean Morvan entre 1602 et 1608. La base et le clocher semblent datés de 1475, le pignon est de 1602 et la nef de 1608. Au milieu du XIXème siècle, à la demande et sur les plans de l’abbé Villiers de l’Isle-Adam, des modifications importantes furent apportées.

Le chevet de l’église, la maîtresse vitre, les meneaux des fenêtres de la façade midi sont du style renaissance, et datent des années 1602 à 1608. Au point de vue artistique, les parties les plus remarquables sont, par ordre d’importance : le porche gothique du XIVème siècle, une ouverture ogivale entourée d’une guirlande quatre feuilles surmontée d’un trèfle y donne accès ; les moulures en sont ornées d’une vigne avec feuilles et grappes. A l’intérieur du porche, douze niches (six de chaque côté), chacune surmontée d’une coquille, le tout en granit, ont abrité jusqu’en 1793, les statues des douze apôtres. Un plafond en granit aux nervures ogivales soutient le plancher de la chambre des Archives, éclairée d’un côté par une fenêtre ogivale et au midi par une fenêtre quadrangulaire grillagée. On accède à cette chambre par un escalier tournant renfermé dans une élégante tourelle gothique ajourée et recouverte d’une pyramide octogonale d’un très bel effet. Le tout en granit du pays. Une tourelle identique, mais plus élevée , renferme l’escalier en pierre donnant accès à la galerie du clocher gothique. Les vitraux renaissance sont l’œuvre de la maison Laigneau à Saint-Brieuc.

La balustrade du chœur est partiellement faite de panneaux du XVIIème siècle. La chaire est du XVIIIème siècle. L’église abrite les tombes de deux recteurs décédés dans leur paroisse (l’abbé Victor Villiers de l'isle-Adam, décédé en 1889 et l’abbé Derrien, décédé en 1907).

Dans cette église se trouve la statue de l'ANKOU (la Mort, squelette armé d'une faux, XVIIème siècle), que l'on mettait autrefois, avec une autre statue semblable, sur le corbillard. L'Ankou de Ploumilliau est peut-être le dernier exemplaire qui subsiste aujourd'hui.

Les autres édifices religieux :

A Keraudy, l’église, un véritable joyau, fut construite à la fin du XVème siècle et au début du XVIème siècle (vers 1535). Keraudy fut une paroisse depuis 1541, mais ce n’était qu’une trêve. Elle fut rattachée à la commune de Ploumilliau. L'église Notre-Dame de Keraudy, est classée monument historique avec son calvaire et les murs d'enceinte de son cimetière, le 16 janvier 1935. Les panneaux de l'ancien jubé datent du XVIème siècle. Le tabernacle du maître-autel, oeuvre de Louis Crucher (sculpteur à Tours), date de 1685. En 1653, l'édifice qui appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et des Templiers, est échangé entre le commandeur René de Saint Offange (qui reçoit en rente 16 boisseaux de froment) et le seigneur de Lanascol.

Saint Cado (1758, avec pierres réemployées de 1616), la chapelle se situe juste à l’entrée du bourg. Elle aurait eu Jehan Launay pour fondateur. Elle dépendait de la seigneurie de Lanascol : on voit au chevet les armes des familles Quemper et Lanascol. Le retable, en pierre et bois polychrome, date du XVIIIème siècle.

  • La chapelle du Christ (XVIIème siècle, restaurée en 1933). Elle aurait appartenu à l’origine à l’ordre des Templiers.
  • La chapelle Saint Vincent, construite en 1643. Il ne reste plus rien. Elle revenait à l’origine aux « Quemper Lanascol ». On été conservés un fenestrage (XVème siècle) et un bénitier (1643).
  • La chapelle Saint Joseph, restituée à la Fabrique en 1818.
  • La chapelle Saint Guenno, détruite avant 1793, située non loin de Kerblat.
  • La chapelle de Saint Jean Brézéhan qui appartenait au Palacret et dépendait de l’ordre des Templiers.

Quelques calvaires et croix :

A noter qu'au XIXème siècle, la commune de Ploumilliau comptait plus de 26 croix et calvaires :

  • le calvaire du cimetière de l'église Saint-Milliau (XVIIIème siècle) ;
  • la croix de la route de Kerauzern (XVIIème siècle) ;
  • la croix située à 1 km au nord-ouest du bourg (XVIIème siècle) ;
  • les croix de Croaz-Ver et de Kerizout ;
  • les calvaires de Coz-Douar (1622, situé route de Kerausern et oeuvre du sculpteur Roland Doré) et de Kerveder.

Quelques fontaines :

  • la fontaine de Kerdrinquen, la fontaine de Trévinnec.

Divers édifices à citer :

  • la motte du Roudoulou, qui offre des traces de fortification romaine ;
  • le menhir du Rest ;
  • les débris de la voie romaine dite Hent-Broz-Coz, près de Croas-Simon ;
  • les souterrains de Saint-Jean et de Kerhélary (Age de fer)

Extrait du site : Infobretagne.com